Côte d’Ivoire Présentation Générale
Pays d’Afrique occidentale baigné par le golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire, d’une superficie de 322 460 km², est frontalière du Liberia et de la Guinée à l’ouest, du Mali et du Burkina Faso au nord et du Ghana à l’est.
Chronologie
7 août 1960 : indépendance de la Côte d’Ivoire, ancienne colonie française, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny. Il restera chef de l’Etat jusqu’à sa mort en 1993.
1983 : Yamoussoukro, ville natale du président, devient la capitale du pays.
1993 : Henri Konan Bédié succède à Houphouët-Boigny à la présidence de la République.
1999 : coup d’Etat dirigé par le général Robert Gueï.
2000 : élection présidentielle. L'opposant historique Laurent Gbagbo devient président à l'issue d'un scrutin controversé, dont ont été exclus Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.
2002 : guerre civile (19 septembre). Une frange de l’armée dirigée par le sergent Ibrahim Coulibaly se soulève contre le régime de Laurent Gbagbo. Le général Gueï est assassiné. La rébellion contrôle le nord du pays. En octobre, la force d’interposition française Licorne occupe une zone-tampon séparant les deux zones.
2003 : accords de Marcoussis prévoyant le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir et un gouvernement incluant les rebelles.
2004 : le bombardement des positions rebelles et d’un camp français par les forces gouvernementales à Bouaké entraîne la destruction d'une partie de l’aviation ivoirienne par la France.
2005 : accords de Pretoria, signés sous l'égide de l'Union africaine, prévoyant la fin des hostilités, le démantèlement des milices et la reprise du désarmement.
2007 : accord politique de Ouagadougou signé entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), qui devient Premier ministre.
2010 : crise politique à l'issue de l'élection présidentielle (31 octobre et 28 novembre). Alassane Ouattara est déclaré élu au second tour par la Commission électorale indépendante, résultat reconnu par la communauté internationale. Laurent Ggabgo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel après l'annulation d'une partie des votes, refuse de quitter le pouvoir. Les violences post-électorales font plusieurs centaines de morts.
2011 : offensive le 28 mars des forces pro-Ouattara qui prennent en quatre jours le contrôle de presque tout le pays. Le 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté avec l'appui des forces de l'ONU. Le 21 mai, après cinq mois de conflit, Alassane Ouattara est investi président de la Côte d'Ivoire lors d'une cérémonie à Yamoussoukro. Le 18 août, Laurent et Simone Gbagbo sont inculpés et placés en détention préventive pour "crimes économiques". Le 30 novembre, Laurent Gbagbo est transféré vers le centre de détention de la Cour pénale internationale à La Haye. Elections législatives le 11 décembre, le parti de Ouattara obtient la majorité des sièges.
2012 : le 29 février, la CPI émet un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, détenue à Odienné, dans le nord du pays. Au mois d'août, l'armée est l'objet d'une vague d'attaques. Arrestations de plusieurs responsables du camp Gbagbo, dont le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun. Le 24 août, le porte-parole en exil de Gbagbo, Justin Koné Katinan, est arrêté au Ghana. Le 2 octobre, premier grand procès lié à la crise postélectorale pour juger notamment le général Brunot Dogbo Blé pour l'assassinat du colonel-major à la retraite Adama Dosso en mars 2011.
2013 : le 13 janvier, Charles Blé Goudé, leader des Jeunes Patriotes, est arrêté au Ghana. Il sera transféré en Côte d'Ivoire et inculpé de crimes de guerre.
2014
27 et 31 janvier : des détenus pro-Gbagbo, civils et militaires, emprisonnés suite à la crise postélectorale de 2010-201, sont mis en liberté provisoire.
8 février : le président Ouattara est opéré en France d'une sténose du canal lombaire.
20 mars : la Côte d'Ivoire accepte le transfèrement de Charles Blé Goudé, un proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l'humanité.
26 mars : 12 partis de l'opposition, dont le FPI de l'ancien président Laurent Gbagbo, créent une alliance politique en vue de l'élection présidentielle de 2015, intitulée l'Alliance des forces démocratique (AFD).
10 avril : réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), critiquée par l'opposition.
29 avril : l'ONU lève un embargo qui frappait depuis 2005 la commercialisation des diamants bruts ivoiriens et assouplit son embargo sur les armes destinées à la Côte d'Ivoire.
21 mai : dégel des comptes bancaires de 50 personnalités pro-Gbagbo impliquées dans la crise postélectorale de 2010-2011.
12 juin : la Cour pénale internationale décide de juger l'ex-président Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011.
11 juillet : les députés votent une loi instituant une chambre pour les "8 000 rois et chefs traditionnels", qui bénéficieront désormais d'une subvention annuelle.
1er septembre : le gouvernement annonce "l'ouverture de couloirs humanitaires" avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant la fermeture de ses frontières avec ces deux pays limitrophes suite à l'épidémie d'Ebola.
8 septembre : début des premières audiences publiques de bourreaux et de victimes de la crise politico-militaire ayant déchiré le pays de 2000 à 2011.
11 septembre : la Cour pénale internationale confirme de manière "définitive" qu'elle jugera l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité.
2015
10 mars : l'ancienne première dame Simone Gbagbo est condamnée à 20 ans de prison pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait quelque 3.000 morts en 2011. Abou Drahamane Sangaré, qui défie M. N'Guessan à la tête du FPI, a, lui, été condamné à 5 ans d'emprisonnement, tout comme Michel Gbagbo, le fils de l'ex-président, issu d'un premier mariage avec une Française.
18 mai : inauguration de la première usine de chocolat, une denrée jusqu'alors inaccessible pour la plupart des habitants d'un pays qui est,depuis des décennies, le premier producteur mondial de cacao.
4 août : le tribunal militaire d'Abidjan condamne le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-première dame Simone Gbagbo, à 20 ans de prison pour assassinat. Ce même jour, le président Alassane Ouattara remet à une cinquantaine de "victimes" de la crise postélectorale de 2010-2011 un chèque de 1 500 euros, lors d'une cérémonie marquant le démarrage de l'opération d'indemnisation.
25 octobre : le président sortant Alassane Ouattara est réélu pour 5 ans, dès le 1er tour, avec 83,66 % des suffrages. Investiture le 3 novembre.
5 décembre : le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, est visé par un mandat d'amener, dans le cadre d'une plainte déposée par le fils de l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. Michel Gbagbo affirme avoir été enlevé et séquestré pendant plusieurs mois après son arrestation, en 2011. Le mandat sera levé quelques jours plus tard.
2016
6 janvier : le Premier ministre Daniel Kablan Duncan présente la démission de son équipe ministérielle. Une décision qui intervient deux mois après le début du second mandat du président Alassane Ouattara qui a maintenu dans la journée le Premier ministre à son poste. La nouvelle équipe sera présentée le 12 janvier, sans gros changement.
28 janvier : ouverture du procès pour crimes contre l'humanité de Laurent Gbagbo devant la CPI à La Haye, aux Pays-Bas. L'ancien président a choisi de plaider non coupable, comme son ancien ministre Charles Blé Goudé, qui comparaît à ses côtés. Le procès doit durer entre 3 et 4 ans.
5 février : grève à la société Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire, Petroci, due à des licenciements. La direction accuse une situation difficile liée à la chute du cours du baril de brut.
18 février : verdict du Tribunal militaire d'Abidjan dans le procès sur l'assassinat du général Gueï. Trois des prévenus sont condamnés à la prison à perpétuité : le général Brunot Dogbo Blé, le commandant Anselme Séka Yapo, et le maréchal des logis Séry Daléba.
7 mars : violents affrontements entre forces de l'ordre et population de Bondoukou, dans l'est avec 2 morts et 19 blessés, au sujet d'une affaire de trafic de noix de cajou avec le Ghana.
13 mars : attaque terroriste revendiquée par Aqmi/Al-Mourabitoune à la station balnéaire de Grand-Bassam à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan, provoquant la mort de 19 personnes. Des victimes ivoiriennes, camerounaises, maliennes, françaises et allemande. Le gouvernement decrète trois jours de deuil. Le lendemain, le gouvernement annonce une série de mesures pour renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire après la réunion du Conseil national de sécurité suivie d’un Conseil des ministres extraordinaire.
19 mars : à l'initiative des principales associations française de Côte d’Ivoire, une cérémonie d'hommage et de soutien a lieu à la mairie de Grand-Bassam. Dépôt de gerbes de fleurs et discours émouvants, les quelque 17 000 ressortissants français du pays ont voulu marquer leur solidarité. Tout comme les artistes, qui ont organisé à l'Institut français d'Abidjan une soirée en l’honneur des victimes.
21 mars : 4 personnes sont arrêtées dans deux communes d'Abidjan, soupçonnés de complicités avec les terroristes qui ont attaqué Grand-Bassam. Kounta Dallah, le principal suspect, est activement recherché.
24 mars : les ministres en charge de la Sécurité de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal se réunissent à Abidjan afin d’échanger sur les mesures à adopter dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le terrorisme.
25 mars : un conflit entre agriculteurs et éleveurs dégénère à Bouna et ses alentours, à l’extrême nord-est du pays, provoquant la mort d'au moins 20 personnes après deux jours d’affrontements. Quelques jours plus tard, au moins un millier de Burkinabè fuient la Côte d'Ivoire après ces violences, et la Croix-Rouge burkinabè met en place trois sites d'accueil pour ces personnes.
7 avril : annonce de la réforme de la Constitution, promise de longue date par le président Alassane Ouattara.
8 avril : cérémonie d'hommage dans le quartier du Plateau à Abidjan avec les familles des victimes de l'attaque terroriste du 13 mars et en présence du président Alassane Ouattara, du ministre de la Défense et de l'état-major.
13 avril : lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque terroriste, le ministre de l'Intérieur et le maire de la ville remette une aide d'urgence aux restaurateurs et hôteliers qui ont perdu une bonne partie de leur clientèle.
19 avril : les membres de la Commission nationale pour la réconciliation et l'indemnisation des victimes (CONARIV) remettent au président Alassane Ouattara une liste de 316 954 noms, des victimes qui seront indemnisées pour les exactions commises en Côte d'Ivoire entre 1990 et 2011.
28 avril : le Conseil de sécurité de l'ONU lève les dernières sanctions qui pesaient sur Abidjan. Elles concernent des sanctions ciblées comme le gel d'avoirs et des interdictions de voyager ou encore l'embargo sur les armes décrété en 2004. L'ONU annonce également le départ définitif de sa mission l'ONUCI à la fin juin 2017.
29 avril : de passage à Abidjan, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian déclare qu’à partir de l'été les forces françaises présentes dans le pays seraient renforcées. Une opération destinée à faire en sorte que la base d’Abidjan soit une «vraie base opérationnelle avancée».
9 mai : ouverture solennelle de la cour d’assises, session durant laquelle plusieurs procès pour des crimes commis pendant la crise post-électorale doivent se tenir, dont celui de Simone Gbagbo.
26 mai : arrestation à Abidjan d’un des membres du commando qui a perpétré l’attentat contre Grand-Bassam en mars 2016.
31 mai : 2ème procès en assises pour Simone Gbagbo. Après avoir été condamnée une première fois il y a un an à 20 ans de prison pour atteinte à la sureté de l'Etat, l'ex-première dame comparait à nouveau pour répondre des chefs de crime contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
6 juin : le Burkina Faso demande à la Côte d’Ivoire de poursuivre Guillaume Soro dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, au Burkina Faso. La justice militaire du Burkina Faso a décidé de renoncer à lancer un nouveau mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne et remet le dossier aux autorités de Côte d'Ivoire.
18 juin : 10 ans après l'affaire du Probo Koala, les victimes vont toutes être indemnisées, après une décision de justice prise à Londres. Les faits remontent à 2006, lorsqu'un cargo, le Probo Koala, a déversé des tonnes de résidus toxiques autour d'Abidjan, faisant officiellement 17 morts, et des dizaines de milliers de victimes.
25 juin : début de la révision de la liste électorale en vue du référendum constitutionnel et des élections législatives prévus avant la fin de l'année.
30 juin : au nom de la réconciliation, des personnalités du régime Gbagbo rentrent d'exil. Après cinq ans au Ghana, retour de Kadet Bertin, l'ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, ex-ministre de la Défense, Kacou Brou, leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) pendant la crise, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique, et l'ancien garde du corps de l’ex-président, Franck Sibayi.
13 juillet : des militaires sont mis en cause dans le cadre de l'enquête sur l'attaque terroriste de Grand-Bassam. Deux hommes sont poursuivis pour «violation de consigne militaire», accusés d'avoir été au courant des intentions des jihadistes et de ne pas les avoir dénoncés. Ils seront condamnés le 4 août à à 10 ans de prison ferme. Plus de 80 personnes ont déjà été interpellées dans le cadre de l'enquête sur cet attentat.
20 juillet : le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, annonce à l’issue du conseil des ministres la suspension de toutes les activités syndicales étudiante en Côte d’Ivoire. La mesure intervient deux jours après les nouvelles violences qui ont secoué le campus de l’université Houphouët-Boigny à Abidjan. L’interdiction concerne tous les syndicats étudiants.
22 juillet : des manifestations à Bouaké contre la hausse des tarifs d'électricité dégénèrent provoquant la mort d'une personne par balle et une dizaine de blessés. 42 personnes sont arrêtées. Les manifestants ont pillé plusieurs bâtiments, dont au moins une agence de la CIE, la Compagnie ivoirienne d'électricité.
28 juillet : 5ème conférence des chefs d'Etat du Traité d'amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, qui doit entériner la réconciliation entre les deux pays, après un an de brouilles et de tensions, depuis la chute de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré qui a trouvé refuge en Côte d'Ivoire.
23 août : au terme de plusieurs épisodes violents sur le campus d’Abidjan, les structures syndicales étudiantes s'accordent sur une charte, un code de bonne conduite et de fonctionnement dans la vie universitaire qui devrait permettre aux étudiants d’étudier et non plus de faire les frais de violences récurrentes entre groupes.
27 août : les deux champions de taekwondo, Ruth Gbagbi et Cheick Cissé, respectivement médaille de bronze et d'or aux JO-2016 de Rio, reçoivent un accueil triomphal. Il s’agit des premières médailles dans cette discipline et du premier titre olympique de l'histoire sportive du pays.
24 septembre : le comité d'experts chargé de rédiger la nouvelle Constitution ivoirienne remet au président Alassane Ouattara le projet de la nouvelle loi fondamentale, qui sera présenté à l’Assemblée nationale le 5 octobre prochain puis soumis à référendum.
5 octobre : le président Ouattara présente le projet de nouvelle Constitution à l’Assemblée nationale. Il confirme la création d’un Sénat et du poste de vice-président. De son côté, l’opposition continue de dénoncer «une dérive monarchique du pouvoir» alors que Mamadou Koulibaly, le président du Lider, a été brièvement arrêté dans la matinée. L’avant-projet de Constitution ivoirienne pour une IIIe République sera validé par les députés le 11 octobre.
30 octobre : les électeurs adoptent à 93,42 % le projet de nouvelle Constitution lors du référendum, avec un taux de participation de 42,42%. Les partisans du «NON» ont récolté 6,58 % des suffrages. Le 4, Mamadou Koulibaly et Aboudramane Sangaré, deux figures de l'opposition, sont interpellés suite à leur appel au boycott du référendum constitutionnel.
22 novembre : le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le gouvernement lancent une opération de recensement des réfugiés vivant sur le territoire ivoirien, à travers le Service d'aide et assistance aux réfugiés et apatrides (Saara). Ces derniers sont pour la plupart originaires du Liberia, de la Sierra Leone, du Nigeria, ou encore de la Libye.
25 novembre : Albert Mabri Toikeusse et Konan Gnamien, ministres des Affaires étrangères et de l'Habitat, sont limogés car leurs partis ont refusé de jouer le jeu de la répartition de candidatures pour les législatives du 18 décembre qui doit désigner les 255 députés.
3 décembre : le ministère de la Salubrité urbaine et de l'assainissement lance l'opération Grand Ménage à Abidjan, pour encourager chacun à rendre les villes et villages du pays plus propres, un enjeu majeur de santé publique.
18 décembre : le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie en Côte d’Ivoire (RHDP), la coalition soutenant le président Alassane Ouattara, obtient la majorité absolue lors des législatives mais le taux de participation au scrutin était de 34,1 % seulement.
2017
4 janvier : le musée des civilisations lance un projet pour la «protection et la conservation» des œuvres culturelles intitulé « La Collection fantôme », suite au pillage du musée lors de la crise postélectorale (2010-2011).
5 janvier : plusieurs villes de garnison sont bloquées par des forces armées. A Bouaké, Korogho, Daloa et Daoukro, des militaires réclament des hausses de salaire et un meilleur traitement de la part du gouvernement. Deux jours plus tard, le président Alassane Ouattara promet de satisfaire les revendications des militaires, surtout d’ordre matériel.
9 janvier : le président Ouattara accepte la démission du Premier ministre Daniel Kablan Duncan et de son gouvernement. Guillaume Soro est largement réélu président de l'Assemblée nationale et les chefs des forces de sécurité sont limogés par décret présidentiel. Le lendemain, Daniel Kablan Duncan est désigné vice-président, un nouveau poste créé par la Constitution promulguée en novembre. Amadou Gon Coulibaly est nommé nouveau Premier ministre.
17 janvier : de nouvelles mutineries, maintenant les gendarmes, éclatent à Bouaké et Yamoussoukro, la capitale, où des tirs ont fait quatre morts. Le lendemain, le gouvernement annonce un plan d'urgence.
23 janvier : plusieurs mouvements sociaux ont lieu dans plusieurs villes du pays. Après les militaires et les gendarmes, les fonctionnaires sont en grève et les pompiers manifestent.
31 janvier :10 personnes, dont 8 militaires, comparaissent devant la cour d'assises à l'occasion du procès des «disparus du Novotel». L’enlèvement et l’assassinat de 4 hommes, dont 2 Français, avaient défrayé la chronique en 2011 en pleine crise postélectorale. Verdict le 4 avril : des peines de 6 à 20 ans de prison.
7 février : la ville d'Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, est le théâtre d'une nouvelle sortie des militaires dans les rues.
15 février : départ de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci).
14 mars : les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont, pour la 11ème fois, refusé la liberté conditionnelle demandée par l'ancien président Laurent Gbagbo.
28 mars : la Cour d'assises d'Abidjan acquitte l'ex-première dame Simone Gbagbo, jugée depuis près de dix mois pour crime contre l'humanité lors de la crise post-électorale 2010-2011. Mais l’ex-première dame fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), depuis cinq ans, que les autorités ivoiriennes refusent d'exécuter.
3 avril : la première Assemblée nationale de la IIIe République fait sa rentrée. Pour la première fois, les 255 députés élus en décembre dernier se retrouvent pour un discours inaugural du président de l'Assemblée, Guillaume Soro.
15 mai : après quatre jours de mutinerie dans tout le pays, le ministre de la Défense annonce à la radio-télé ivoirienne (RTI) qu'un accord a été trouvé avec les militaires, sans en préciser les modalités.
23 mai : nouvelle onde de violence à Bouaké : après les mutins la semaine dernière, les «démobilisés» (d'anciens rebelles non réintégrés à l'armée) réclament à leur tour des primes. Environ 6 000 d’entre eux, selon leur propre décompte, réclament chacun 18 millions de francs CFA (27 000 euros). Les affrontements tournent au drame, alors que les démobilisés bloquent l’accès sud de la seconde ville du pays. 4 ex-rebelles sont tués.
2 juin : la Côte d’Ivoire est élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu.
3 juillet : le domicile de Soul to Soul, proche de Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale, est perquisitionné par la gendarmerie, après avoir été entendu plusieurs fois par les gendarmes dans le cadre de l'enquête concernant une cache d'armes découverte à Bouaké.
19 juillet : l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Assoa Adou, est condamné à quatre ans d'emprisonnement, par la Cour d'assises, pour troubles à l'ordre public.
25 juillet : congrès africain de primatologie à Bingerville, réunissant pendant deux jours 150 scientifiques de toute l’Afrique, avec le but de créer la Société africaine de primatologie (SAP). L’objectif : sauver les primates menacés d’extinction sur le continent.
3 août : nouvelle attaque contre la gendarmerie d'Adzopé, au nord d’Abidjan. Depuis plus de quinze jours, des coups de force contre des postes de gendarmerie ou de police se succèdent, ce qui témoigne de l'insécurité qui demeure dans un pays où les autorités revendiquent un retour à la normale depuis la fin de la crise de 2010-2011.
18 septembre : Abidjan est le théâtre de nouveaux affrontements entre policiers et étudiants. Ces derniers protestent contre la hausse des frais d'inscription pour la rentrée scolaire, répondant à l'appel de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI).
9 octobre : arrestation du chef du protocole de l'Assemblée nationale, Souleymane Kamaraté Koné, inculpé de « complot contre l'Etat » dans une affaire de caches d'armes.
22 octobre : retour du président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro après plus de deux mois passés à l'étranger, dans un contexte où les spéculations autour d'une possible brouille entre l'ex-rebelle et le chef de l'Etat ivoirien vont bon train.
20 novembre : quelque 155 migrants ivoiriens en Libye sont rapatriés à Abidjan.
8 décembre : le Fonds monétaire international (FMI) annonce un prêt de 136,5 millions de dollars, soit près de 76 milliards de francs CFA, en faveur de la Côte d'Ivoire. L'institution de Bretons Woods a salué la solidité de l'activité économique du pays qui a notamment fait face à de fortes tensions sociales cette année.
18 décembre : l'ancien ministre de la Fonction publique sous le régime de Laurent Gbagbo, Hubert Oulaye, s’est présenté devant les juges de la cour d’assises d’Abidjan, accusé de «complicité d'assassinat» de militaires de l'Onuci, l'opération de l'ONU dans le pays en 2012. Il sera condamné le 26 à 20 ans de réclusion.
2018
4 janvier : l'armée présente ses « excuses» à la nation pour les mutineries qui ont ébranlé le pays en 2017. Un mea-culpa fait par la voix de son chef d'état-major lors d'une cérémonie de présentation des vœux à la présidence ivoirienne. Par deux fois l'année dernière, en janvier et en mai, des militaires ivoiriens se sont mutinés pour réclamer le paiement de primes, paralysant le pays sorti en 2011 d'une longue crise politico-militaire.
6 janvier : à Bouaké, des détonations sont entendues, au lendemain de tirs entre différents corps militaires qui ont fait un mort et un blessé. Il règne une certaine fébrilité dans cette ville du centre du pays alors que le ministère de la Défense annonce une enquête. C’est un contentieux entre militaires et forces de l’ordre CCDO qui aurait dégénéré.
11 janvier : verdict du procès Abéhi : le commandant de gendarmerie considéré comme un pilier du système sécuritaire de l'ex-président Gbagbo, poursuivi pour «complot contre l'autorité de l'Etat», est condamné, ainsi que trois autres prévenus, à 10 ans de réclusion.
18 janvier : l’ex-ministre Moïse Lida Kouassi et ses trois co-accusés militaires sont condamnés à 15 ans de prison pour «complot contre l’autorité de l’Etat» ivoirien. L’ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, les militaires Katet Gnatoa, Samuel Zadi et Pacôme Brou sont condamnés pour avoir organisé en février 2012 une plateforme visant à renverser le pouvoir d’Alassane Ouattara.
19 janvier : casse de la BCEAO : vingt ans de prison et 329 milliards d'amendes pour avoir fait ouvrir les coffres de la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest en pleine crise post-électorale de 2010-2011. C'est le verdict prononcé par le président du tribunal qui jugeait notamment l'ex-président Laurent Gbagbo et trois de ses ministres.
24 mars : 7 010 grands électeurs sont appelés aux urnes pour les premières sénatoriales de l'histoire du pays, malgré le boycott de l'opposition. Le Sénat, nouvelle Chambre du Parlement, accueillera 99 sénateurs et les deux tiers, à savoir 66 d’entre eux, seront élus par un collège de grands électeurs. Sans surprise, la coalition au pouvoir Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) remporte 50 des 66 sièges.
5 avril : séance inaugurale du tout nouveau Sénat à Yamoussoukro et le ministre Jeannot Ahoussou-Kouadio est élu président.
6 avril : 18 militants de l'opposition sont condamnés pour trouble à l'ordre public. Ils avaient été arrêtés le 22 mars alors qu'ils prévoyaient de manifester, suite à l'appel de la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). Ce regroupement de partis d'opposition est notamment composé de la frange dissidente du Front populaire ivoirien (FPI) menée par Aboudramane Sangaré, un fidèle de l'ex-président Laurent Gbagbo. Les opposants écopent de 12 jours de détention et, plus étonnant, ils sont déchus de leurs droits civiques pendant 5 ans.
27 avril : grogne de l'UPCI contre l'accord de parti unifié : cette formation politique fait partie des quatre petit partis qui, aux côtés du RDR du président Alassane Ouattara et du PDCI d'Henri Konan Bédié, composent la coalition du RHDP au pouvoir depuis 2010. Alors qu'un accord politique pour faire fusionner ces six formations en une seule a été signé le 16 avril, les cadres de l'UPCI ont, à une écrasante majorité refusé de le ratifier.
2 mai : pénurie d'eau sans précédent dans plusieurs villes du pays, conséquence de la faible pluviométrie qui provoque l'assèchement des barrages qui les alimentent.
19 juin : au moins 20 personnes sont mortes dans les fortes inondations qui ont touché notamment Abidjan après des heures d'intempéries torrentielles.
4 juillet : remaniement au sein du gouvernement, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est reconduit et le président souhaite une équipe gouvernementale constituée de personnalités issues du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, la coalition au pouvoir, et deux membres de la société civile.
27 juillet : la Cour suprême d’Abidjan casse l'acquittement de Simone Gbagbo, annoncé en 2017.
4 août : un récent rapport confidentiel de l'Union européenne dresse une liste de points qui soulignent certaines fragilités économiques du pays, certaines dérives du pouvoir et un climat social qu'il faut surveiller. - Malgré son procès à la CPI, Laurent Gbagbo est reconduit à la tête de la frange dissidente du FPI.
6 août : Alassane Ouattara annonce l'amnistie de près de 800 personnes poursuivies ou condamnées après la crise de 2011, en particulier l'amnistie de Simone Gbagbo, épouse de l'ancien président aujourd'hui emprisonné au centre de détention de la Cour pénale internationale de La Haye. Le président ivoirien a également annoncé une recomposition de la CEI.
13 août : la libération de l'ex-première dame Simone Gbagbo et l'annonce par le PDCI de son refus de prendre part au projet présidentiel de parti unifié RHDP a rebattu les cartes du paysage politique ivoirien à deux ans de la présidentielle et à deux mois des élections municipales et régionales.
7 septembre : le président Alassane Ouattara a tranché : il n'y aura ni report des élections locales d'octobre, ni réforme de la Commission électorale indépendante dans l'immédiat.
13 octobre : élections municipales et régionales, la CEI proclame les résultats complets le 16 : le RHDP est en tête des deux scrutins.
22 octobre : le nouveau Sénat n'a toujours pas dépassé la phase de démarrage. Le mois dernier, ses pouvoirs et attributions ont été transférés à l'Assemblée nationale sur décision du président Alassane Ouattara. Le motif avancé par le chef de l'Etat : la haute chambre, née de la nouvelle Constitution de 2016 et installée en avril dernier dans le paysage politique ivoirien, n'est toujours pas opérationnelle et ne peut donc remplir ses fonctions parlementaires. Un motif insuffisant, notamment pour le président du groupe de sénateurs d'opposition PDCI au Sénat.
10 décembre : le ministre du Pétrole et de l’Energie, Thierry Tanoh, est limogé et remplacé par Abdourahamane Cissé. Thierry Tanoh était sur la sellette depuis plusieurs semaines, faisant figure de dernier ministre PDCI, non «RHDP-compatible».
28 décembre : le président Alassane Ouattara procède à une série de changements à la tête des forces de défense et de sécurité.
2019
10 janvier : le maire élu du Plateau, le député PCI Jacques Ehouo, est inculpé de corruption, mais laissé en liberté. La commune a été mise sous tutelle début janvier sur décision des autorités qui souhaitaient par ailleurs entendre le député.
15 janvier : la Cour pénale internationale acquitte Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les deux hommes étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité après les violences postélectorales de 2010 et 2011. Les juges ont ordonné la remise en liberté immédiate des deux accusés, mais elle a été suspendue à la demande du procureur dans l'attente d’un nouvel appel. Le lendemain, les juges de la CPI estiment que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devaient être libérés.
1er février : la Cour pénale internationale décide la libération sous conditions de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ils devront pointer une fois par semaine auprès des autorités de leur pays de résidence, la Belgique. Ils ne pourront se déplacer qu’au sein de la municipalité des pays hôtes. Si déplacement à l’étranger il devait y avoir, ils doivent donc demander une autorisation préalable à la CPI.
8 février : dans un discours solennel, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro annonce sa démission, prévue il y a une dizaine de jours par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Les deux hommes auraient trouvé un terrain d'entente sur ce point après le refus du président de l'Assemblée nationale d'adhérer à son nouveau parti et alors qu’on lui prête des ambitions présidentielles pour 2020.
16 février : le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI), un mouvement politique en faveur de l’ex-président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro, s'est constitué en parti politique et a appelé l’ancien chef rebelle à se déclarer candidat à la présidentielle de 2020.
7 mars : les députés, réunis en session extraordinaire, élisent élu Amadou Soumahoro pour succéder à Guillaume Soro à la tête de l'Assemblée nationale.
28 mars : le gouvernement adopte en conseil des ministres quatre projets de loi sur le mariage, les successions, la minorité et la filiation. Une adaptation de textes vieillissant à l’évolution de la société et dont l’objectif affiché est de renforcer les droits des femmes.
3 avril : le président Ouattara nomme les 33 derniers senateurs. Un an après les élections sénatoriales, le Sénat ivoirien est enfin au complet. Soixante-six sénateurs avaient été élus en 2018, mais le tiers restant de la Chambre haute devait être nommé par le président.
9 avril : trois organisations de défense des droits de l’homme, membres de la FIDH, déposent un recours «en excès de pouvoir» devant la Cour suprême contre l’ordonnance d’amnistie prise par le président Alassane Ouattara en août 2018. Une amnistie qui a visé plusieurs centaines de personnes, dont Simone Gbagbo, condamnée pour atteinte à la sûreté de l’État.